Du 14 au 16 octobre 2020 le rappeur belfortain Pih Poh nous a fait l’honneur de sa présence pour assurer un atelier d’écriture imaginé par le professeur de francais M. Pontvianne. L’occasion pour notre équipe de reporters en herbe de plus en apprendre sur sa vie en tant qu’artiste. Maureen et Hugo se sont glissés dans la peau de journalistes pour interviewer Pih Poh…
Textes de Maureen Granger et Hugo Poulin

Pih Poh : « Mon rêve ? Remplir un stade un jour ! »

Quelle est votre source d’inspiration?
J’ai fait un titre sur l’inspiration qui s’appelle « Toi ». Ma source d’inspiration c’est toi, c’est toi, c’est lui ; c’est tout ce qui m’entoure.
Quel est votre artiste préféré(e)?
C’est Cesaria Evora, d’ailleurs mon rêve en tant qu’artiste aurait été d’enregistrer un titre avec elle, mais il ne pourra pas se réaliser car elle est décédée malheureusement.
Comment et pourquoi avez-vous eu l’idée de faire du rap?
J’ai commencé par le scratch (NDLR1 : procédé consistant à modifier manuellement la vitesse de lecture d’un disque vinyle sous une tête de lecture de platine vinyle, alternativement en avant et en arrière, de façon à produire un effet spécial). Mais après j’ai dû vendre mes platines. Et puis j’ai écrit des bêtises, mes potes m’ont dit que c’était bien, c’était vers 15/16 ans. J’écoute du rap depuis mes 10 ans avec mon grand frère.
Quel a été votre parcours scolaire?
J’ai passé un BEP éléctrotechnique en atlernance, après l’avoir obtenu j’ai intégré une École d’Assistant de Production à Paris, que j’ai arrêtée par la suite. J’ai fait plein de jobs différents avant de pouvoir vivre de ma musique.
Comment l’idée vous est venue de monter des spectacles avec des enfants?
(NDLR : Pih Poh anime des ateliers d’écriture)
J’aime bien qu’il y ait une restitution différente : cette année on enregistre mais d’autres années j’aime bien mettre en valeur le travail des enfants et pas que, parce que je fais aussi des ateliers dans les prisons. Peu importe l’âge, j’aime bien mettre en valeur le travail des personnes qui ont participé à mes ateliers. Ça passe soit par l’enregistrement soit par des restitutions « live ». Je trouve que c’est bien de mettre en lumière des personnes qui ont bien travaillé.
Dans quelle grande salle avez-vous joué ? Qu’est-ce que cela vous à fait ?
J’ai fait beaucoup de Zénith en première partie de Claudio Capéo , ou du groupe IAM. J’ai aussi eu la chance de jouer à l’Olympia à Paris.
Quel est votre plus grand rêve en tant qu’artiste ?
J’en ai plein ! Mais pourquoi pas remplir un stade un jour !
Pourquoi avoir choisi hip hop en verlan comme nom de scène ?
Ce n’est pas moi qui l’ai trouvé. C’est un pote à moi au collège qui écrivait plein de poèmes et un jour qui m’a passé sur un bout de feuille « L’envers du hip-hop devient pih-poh ». Comme à l’époque je scratchais, on m’a appelé DJ Pih Poh et après c’est resté.
Comment avez-vous engagé vos musiciens ? Étiez-vous un groupe d’amis au départ ?
Maintenant cela fait 10 ans qu’on travaille ensemble. C’était plutôt des amis d’amis et on se connaissait depuis très longtemps. Belfort est assez petit donc les gens qui se bougent et qui ont un potentiel, ou en tout cas qui sont motivés, on arrive vite à les repérer, forcément c’était logique que j’aille vers eux.
Quel est votre rituel avant chaque concert ?
J’écoute Cesaria Evora.
Défendez –vous des causes dans vos chansons ?dans la vie ?
Je ne pense pas avoir les épaules pour défendre des causes en tout cas politique. J’essaie de défendre des causes par messages métaphoriques, de dire ce que je pense. Quand j’ai du temps j’essaie d’aider des associations et de pouvoir être présent, et être un haut-parleur pour certaines causes.
(NDLR : Pih Poh est parrain de l’assosication ELA qui vient en aide aux personnes d’une maladie génétique)
« Je ne sais pas si j’ai percé, cela veut tout et rien dire. Je me suis fait connaître à force d’aller sur des scènes, des micros ouverts, de sortir des titres, des clips. »
Que retirez-vous de votre expérience de chant dans le métro ?
Très bonne expérience, très difficile physiquement, puisque le métro parisien n’est pas un des lieux les plus sains (rires). On ne joue pas dans le métro mais dans les couloirs du métro. C’est super formateur je le conseille à tout musicien qui commence : il faut passer des castings. On est au même niveau que les gens, physiquement parlant, on est à même le sol il n’y a pas de lumière, ce n’est pas une scène et les gens sont pressés. S’ils s’arrêtent, cela veut dire qu’il y a quelque chose qui s’est passé.
Quel est votre plus grand souvenir ?
Mon plus grand souvenir ? Un concert en Colombie à Bogota en 2012 devant 60 000 personnes le jour de mon anniversaire. Ils n’étaient pas là pour moi, il y avait plein d’autres artistes.
« Célèbre ou pas il faut faire attention à nos faits et gestes. »
Comment voyez-vous l’avenir de la musique en France ?
Par rapport au rap c’est très positif parce que c’est la musique qui se vend le plus en France depuis 5 ans, où il y a le plus de concerts. L’avenir de la musique « live » en revanche est très incertain…
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Un album qui va sortir dès que tout ce bazar s’arrête, et une tournée et puis on verra c’est déjà pas mal !
Comment vous voyez-vous dans 10 ans ?
Pareil que maintenant. J’espère juste que des élèves de vos âges me respecteront encore (rires).
1Note de la rédaction